Écrivain mauritanien : Il y a de graves dysfonctionnements au ministère des Affaires étrangères

dim, 12/15/2024 - 22:53

L’écrivain et journaliste mauritanien résidant à Londres, Sultan El-Bane, a dressé un bilan des dysfonctionnements au sein du ministère des Affaires étrangères, notamment concernant les ressources humaines et les nominations qu’il qualifie de « clientélistes » et « régionalistes ». Il a ajouté :

De nombreux écrits ont mis en lumière les nombreux dysfonctionnements au ministère des Affaires étrangères mauritanien, non seulement au niveau des ressources humaines et des nominations clientélistes et régionalistes, mais aussi au niveau numérique. Un article d’investigation détaillé avec toutes les preuves montre l’échec et l’incapacité de la face numérique de notre pays, malgré l'énormité des dépenses financières, qui ont été ignorées par l'Organisation de la Transparence Globale, qui a empêché la remise de son prix. Cette organisation a choisi de récompenser ses relations avec certains sites et prestataires de services, tant sur le terrain qu’à la télévision locale. Nos efforts et enquêtes restent un témoignage éloquant et un travail précis qui ne nécessite pas de confirmation, mais plutôt un phare lumineux dans le ciel du web, qui ne peut être occulté.

J’ai déjà abordé dans des articles précédents la situation du secteur diplomatique et l’impact des choix de personnalités sur nos relations avec des pays clés, qu’il s’agisse du Moyen-Orient, des pays voisins ou de l’Union Européenne, qui souffre de poètes opportunistes. J’ai insisté sur le rejet par l'Arabie Saoudite de l'ex-ministre de la Santé, qui avait été refusé avant son prédécesseur, l’ambassadeur mauritanien en Belgique. Nos sources évoquent une révision imminente qui sera opérée par le ministère des Affaires étrangères, influencée par ces critiques professionnelles. Hier, le ministère des Affaires étrangères sénégalais a nommé des diplomates professionnels à des postes qui leur étaient dus et a rappelé les ambassadeurs conseillers nommés par Macky Sall, à l'inverse du modèle mauritanien où les nominations sont souvent fondées sur des alliances politiques, des relations familiales, et même des mariages. Cela montre que les jeunes leaders du Sénégal, comme le président Bashir Dioumaï Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko, et le président du Parlement, ont vraiment l’intention de réformer leur pays, de le sortir du cercle des échecs et des crises vers la réussite et la prospérité.

Avant la publication des prochaines nominations du ministère des Affaires étrangères, je vais vous proposer une lecture détaillée des noms des personnes ayant dépassé l’âge de la retraite et de ceux, incompétents, qui ont occupé des postes clés dans ce secteur pendant des années grâce au favoritisme, à l’ethnie, à la région, à l’influence et à la corruption. À travers ce portrait, nous pourrons mieux comprendre le niveau d’équité et de justice dans les futures nominations. Cela commence par le scandale révélé par Africa Intelligence, qui a mis en évidence l’échec de la diplomatie mauritanienne à la tête de l'Union africaine, où une tentative de modification de la loi a été faite pour empêcher le départ à la retraite de trois personnes : l’enseignant Ould Bih, D. Ould Merzouk et l’enseignant Azid Bih Ould Mohamed Mahmoud. Il semble qu’il y ait eu une tentative de violation de la politique étrangère et de maintenir à des postes des retraités ayant des relations qui renforcent le pouvoir. Cela nous amène, en tant que critiques politiques, à reconsidérer les déclarations du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani sur l'État, l’intérêt général et la compétence, car toutes ses nominations et décisions semblent aller à l'encontre de ces principes.

La preuve matérielle irréfutable est l'insistance du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à nommer des personnes incompétentes à des postes représentant la face du pays, sa culture, sa civilisation et son histoire, tout en négligeant les ambassadeurs retraités dans plus de douze ambassades à travers le monde. Nous nous demandons pourquoi ils ont été nommés à des postes sensibles en premier lieu. Curieusement, certains ont été nommés après avoir atteint l’âge de la retraite, comme les ambassadeurs au Canada, en Syrie et au Qatar, tandis que d'autres sont à la retraite depuis longtemps mais conservent leur poste d’ambassadeur en Brésil, Allemagne, Italie, Japon, Nigéria, Angola, Gambie et Mali. Ce dernier, bien que crucial pour notre pays, est dirigé par Cheikhna Ould Nani, qui ne quitte jamais Nouakchott et gère l’ambassade uniquement par téléphone. Ne s'agit-il pas là d’une violation légale, exercée grâce à l'influence et au pouvoir ? De plus, le poste de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères sera bientôt vacant, car M. Habib Ball a déjà reçu son avis de retraite. Alors, est-ce que le président Ould Ghazouani respecte la loi, ou l’applique-t-il selon les personnes et leurs relations familiales ? La réponse se trouvera dans les prochaines nominations !

#Retraités | Le directeur de l’Académie diplomatique est à la retraite depuis avril dernier, mais il refuse de partir avant d’avoir clôturé son budget pour cette année. Curieusement, c’était un ancien employé du port de Nouakchott. Ce poste a suscité l’intérêt de notre ambassadeur à New York, Sid Ould Mohamed Laghdaf, qui a demandé ce poste au ministre, expliquant qu’il allait bientôt partir à la retraite et qu’il voulait diriger l’Académie diplomatique pour pouvoir y puiser de l'argent pour sa retraite. Cependant, il a un concurrent, un membre de la famille du président, résidant en Arabie Saoudite. Ce poste, très stratégique en raison de son budget, intéresse tout le monde, et les nominations à venir détermineront qui remplacera le directeur retraité.

#Espagne | Les autorités espagnoles ont, par allusion, plusieurs fois exprimé la nécessité de remplacer notre ambassadrice à Madrid, Mouna Aaleh Salem, qu’elles jugent incompétente pour gérer des dossiers importants entre nos deux pays et dont le comportement avec les autorités locales serait inapproprié et non professionnel, selon des rapports indirects. Certaines sources indiquent qu’elle a empêché des projets importants dans le domaine de l'immigration, menés par des citoyens espagnols d'origine mauritanienne. À noter qu’elle semble sûre de sa position, ayant déclaré à plusieurs reprises que tant que le président Ould Ghazouani est au pouvoir, elle n’a rien à craindre, qu’elle ne parle qu’avec lui et qu’elle ne répond même pas aux appels du ministre des Affaires étrangères. Étant donné que le président Ghazouani lui a rendu récemment visite à Madrid, il est probable qu’elle l’ait contraint à répondre à ses demandes futures, un point que nous devrions aussi surveiller dans les prochaines nominations.

#Addis_Abeba | Khadija Mint Embarek Fall, diplômée du secondaire commercial, aurait montré un faible rendement dans son travail au sein du Comité des représentants permanents des États à Addis-Abeba, ayant eu des conflits avec les employés de l'Union africaine et avec d’autres ambassadeurs. Son ambition diplomatique continue, mais elle semble chercher une capitale européenne avec des marchés comme Bruxelles ou Madrid. Il est probable que le poste à Addis-Abeba soit attribué à Abdullah Ould Kebbéd, qui a refusé le poste de secrétaire général des Affaires étrangères après avoir été rejeté par l'Arabie Saoudite. Cela marquerait un grand scandale professionnel, car les relations de l'Union africaine à Addis-Abeba sont liées à l'Union Européenne, qui l’associe à une affaire de corruption au Parlement de Bruxelles.

#Suisse | Aicha Fall Mint Fergess, ancienne directrice du cabinet de Mohamed Ould Billel, a informé ses proches de sa nomination imminente comme ambassadrice à Genève, une prédiction qui s’est confirmée. Cette personne, qui peine à écrire son propre nom et ne peut rédiger une lettre administrative, a cependant été nommée grâce à ses liens personnels avec le président Ould Ghazouani et la Première Dame Mariam Mint Dah. Il est évident que ce poste, comme beaucoup d’autres, a été attribué sur une base familiale et non pour des raisons nationales. Ce rapport montre clairement que la loi sur la retraite ne s’applique qu’aux officiers militaires et aux Mauritaniens compétents, tandis que ceux du secteur civil, une fois à la retraite, continuent d’occuper leurs postes.

 

 

Sultan Elban سلطان البان
13-12-2024
LONDON -CCCU

 

Source : https://elhourriya.net/?p=131241 Traduit par Futureafrique